Page:Leconte de Lisle - Derniers Poèmes, 1895.djvu/182

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Que désormais, Romain ! les siècles qui naîtront
Se souviendront d’un lâche et te reconnaîtront !
Et quand, cherchant l’oubli comme un dernier refuge,
Tu verras resplendir la droite de ton Juge ;
Quand ton iniquité, te pénétrant d’effroi,
Se dressera, vivante et morne devant toi ;
Puisqu’au supplice infâme abandonnant le Juste ,
Tu souillas sans remords la conscience auguste,
Rien, rien n’aura lavé, ni l’onde ni le feu,
Tes misérables mains rouges du sang d’un Dieu !



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