Ô vous qui, voyageant d’un vol mystérieux
De l’homme au Créateur et de la terre aux cieux,
Allumez les soleils et chantez dans l’espace,
Esprits d’amour, Esprits de sagesse et de grâce,
Du cœur de Jéhovah rayons puissants et doux,
De vos sphères de flamme, Esprits, inclinez-vous !
Désormais, sans troubler l’impassible harmonie,
Chaque univers, bercé sur sa courbe infinie,
De l’ordre primitif ne s’écartera pas :
Un plus sacré devoir vous appelle ici-bas.
Frémissez de pitié, de respect, d’épouvante !
Lui, que vous adoriez ! la Parole vivante,
Le Sauveur annoncé par d’infaillibles voix,
Succombe, haletant, pour la première fois !
Couronné de mépris, résigné sous l’injure,
Il s’avançait, portant la croix massive et dure,
Comme Isaac, jadis, aux cimes du rocher,
Le fer de l’holocauste et le bois du bûcher ;