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Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/194

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riche teinture des vêtements. Grâces aux Dieux, ô Roi, notre demeure renferme suffisamment de ces richesses et elle ne connaît point l’indigence. Que de tissus j’eusse voués pour être foulés à tes pieds, si les oracles eussent voulu que j’achetasse ainsi le retour de ton âme ! Tant que la racine est sauve, les feuillages jettent leur ombre sur la maison, la défendant contre le chien Seirios. Ton retour au foyer domestique est comme la chaleur de l’été en plein hiver. Quand Zeus cuit le vin dans la grappe verte, alors un air frais pénètre dans la demeure, si le chef est de retour. Zeus ! Zeus qui accomplis toute chose, exauce mes vœux, songe à ce que tu dois accomplir !


Le Chœur des Vieillards.
Strophe I.

Pourquoi ce présage qui vole constamment autour de mon cœur comme un pressentiment, cette divination non invoquée et dont la voix n’est point payée ? Pourquoi, le repoussant comme un songe obscur, la sûre confiance ne peut-elle s’asseoir dans mon esprit ? Il est loin le temps où les nefs étaient amarrées par les câbles à ce rivage d’où la flotte est partie pour Ilios.

Antistrophe I.

De mes yeux je vois son retour, j’en suis le témoin, et je n’ai ni espérance, ni confiance, et mon esprit chante,