Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

C’est comme si j’avais reçu un coup de lance ; c’est comme l’ombre sur les rayons d’une vie mourante. Certes, Atè est rapide.

Kasandra.
Antistrophe V.

Hélas ! hélas ! voilà, voilà ! Éloignez le taureau de la vache ! Elle le frappe, ayant embarrassé ses cornes noires dans un voile. Il tombe dans l’eau de la baignoire, je vous le dis, dans la baignoire de la ruse et du meurtre.

Le Chœur des Vieillards.

Je ne me vante point d’être un habile interprète des oracles, mais je pense que ceci cache quelque malheur. Quelle prospérité les oracles ont-ils jamais prédite aux hommes ? En effet, la science antique des Divinateurs n’annonce que les maux et n’apporte que la terreur.

Kasandra.
Strophe VI.

Ah ! ah ! Malheureuse ! ô mes misères lamentables ! Certes, je pleure et je gémis aussi sur ma propre calamité. Pourquoi m’as-tu menée ici, moi, malheureuse ! si ce n’est pour y mourir avec toi ? Pourquoi, en effet ?

Le Chœur des Vieillards.

Es-tu tellement saisie de la fureur du souffle divin,