Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/42

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d’Eurôpè, tu aborderas le continent d’Asia. En tout ceci, le Tyran des Dieux ne vous semble-t-il pas toujours également violent ? Le Dieu a voulu s’unir à cette mortelle, et il l’a accablée de ces afflictions. Ô jeune fille, tu as trouvé un fiancé cruel, car tu n’as entendu que le commencement de tes misères.

iô.

Ah ! Malheur à moi ! hélas !

promètheus.

Tu pleures et gémis de nouveau ? Que feras-tu quand tu entendras le reste de tes maux ?

le chœur des okéanides.

As-tu donc encore des malheurs à lui annoncer ?

promètheus.

Toute une mer tempêtueuse de cruelles douleurs.

iô.

À quoi me sert donc de vivre ? Et que ne me précipite pas brusquement de ce rocher rugueux, afin, me brisant dans ce sentier, de m’affranchir de toutes mes peines ! Mieux vaut mourir soudainement que d’être en proie à une destinée mauvaise pendant tous les jours de la vie !

promètheus.

Tu subirais plus cruellement mes douleurs, à moi qui ne puis mourir ! Ce serait, en effet un refuge à mes