Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/51

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promètheus.

Redoute, invoque ! affirme-lui qu’il régnera toujours. Pour moi, Zeus m’inquiète moins que rien. Qu’il agisse ! Qu’il commande encore un peu de temps, comme il le veut. Il ne commandera pas toujours aux Dieux. Mais je vois le messager de Zeus, le serviteur du nouveau Tyran. Dans tous les cas, je saurai quel message extraordinaire il apporte.




hermès.

C’est à toi que je parle, Menteur, ô très-indomptable, qui as failli envers les Dieux, et qui as fait part de nos honneurs aux Éphémères, Voleur du Feu ! Le Père t’ordonne de lui dire quelles sont ces noces que tu proclames, et par lesquelles il perdra sa puissance. Dis-moi nettement ces choses, une par une. Promètheus ! Ne me contrains pas de faire deux voyages. Tu sais que Zeus n’en deviendrait pas plus clément.

promètheus.

Cette parole est enflée et pleine d’orgueil, comme il convient à un esclave des Dieux. Vous exercez une tyrannie récente, étant récents vous-mêmes, et vous vous croyez, dans vos citadelles, à l’abri du malheur ; mais n’en ai-je pas vu tomber deux tyrans déjà ? Le troisième est celui qui commande maintenant. Lui aussi je le verrai tomber très rapidement et très ignominieusement. Te semblé-je craindre et redouter les Dieux nouveaux ? Je ne