Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/98

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travers les flots salés ! Obéis à mes ordres sans réplique et au fer de ma lance. Je te pousserai sanglante dans la nef, où tu resteras gisante. Cède à la violence. Point de résistance insensée.

Le Chœur des Danaïdes

Hélas, hélas !

Le Héraut

Marche vers la nef, laisse ces autels ; ils ne sont point honorés par les hommes pieux.

Le Chœur des Danaïdes

Qu’elle ne me revoie jamais, l’onde nourricière du Néilos qui rajeunit le sang des mortels ! Sur cette terre sacrée, vieillard, je suis sortie d’une très antique race.

Le Héraut

À la nef ! à la nef ! marche promptement, que tu le veuilles ou non. Entraînées de force, allons ! marchez vers la nef, avant que je vous frappe de mes poings, misérables !

Le Chœur des Danaïdes
Strophe I

Hélas ! hélas ! que n’as-tu péri misérablement dans le gouffre de la mer, jeté, au milieu des vastes tempêtes, contre le cap Sarpèdonien !