Page:Leconte de Lisle - Histoire populaire du Christianisme, 1871.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
Histoire du Christianisme.

l’empereur Frédéric II qui n’avait point tenu sa promesse de passer en Terre-Sainte. On n’ignorait pas cependant quelle était la conduite des croisés en Orient. Nicétas, et, après lui, l’abbé Fleury disent que les bandes catholiques pillaient les églises, foulaient aux pieds les saintes images, jetaient les reliques dans les lieux immondes, et même répandaient par terre le corps et le sang du Seigneur ; mais les papes tenaient beaucoup aux croisades qui affaiblissaient et ruinaient l’empire. Enfin, après avoir obtenu délais sur délais, Frédéric fut excommunié en 1227.

Le pape Honorius mourut le 18 mars de cette année. Grégoire IX lui succéda.

Ce fut en 1229, au Concile de Toulouse, qu’on défendit aux laïques de lire l’Ancien et le Nouveau Testament en langue vulgaire.

L’empereur Frédéric, absous en 1230, fut excommunié de nouveau en 1239, pour avoir dit, selon l’accusation, que le monde avait été trompé par trois imposteurs : Moïse, Jésus-Christ et Mahomet. Cette même année une effroyable exécution eut lieu en Champagne devant le roi de Navarre, l’archevêque de Reims et dix-sept évêques : on brûla à petit feu cent quatre-vingt-trois Manichéens attachés ensemble.

Le pape Grégoire IX mourut presque centenaire, le 21 août 1241. L’historien contemporain Matthieu Paris dit de ce pape qu’il était d’une cupidité insatiable, et que, pour avoir de l’argent, il avait recours à la simonie et à l’usure. Nous verrons à ce sujet que Grégoire était fort honnête, com-