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Page:Leconte de Lisle - Histoire populaire du Christianisme, 1871.djvu/129

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Histoire du Christianisme.

la chair et beaucoup d’autres excès et vices qu’il est honteux de nommer, s’étaient multipliés d’une façon effrayante. Libido et corruptio carnis inter ipsos mares et noniales, nec non alia multa excessus et vitia quæ pudor est effari, per singula succreverunt. Beaucoup d’entre ces nonnes vivaient charnellement avec leurs supérieurs ecclésiastiques comme avec les moines, et elles accouchaient dans leurs couvents mêmes des fils et des filles qu’elles avaient dans leur commerce illégitime ou incestueux avec les moines et les prélats. Fornicantur etiam quam plures hujus modi nonialium cum eisdem prælatis ac monachis, et in eisdem monasteriis plures parturiunt filios et filias, quos ab prælatis ac monachis fornicarie seu incestuoso coitu conceperunt. Ce qu’il y a de plus déplorable, c’est que quelques-unes se font avorter, et que d’autres tuent leurs enfants déjà venus au monde. Quod miserandum est, nonnullæ aliquos fœtus earum mortificant et infantes in lucem editos trucidant.

Roderik, évêque de Zamora, dit, dans son Speculum vitæ humanæ, qu’au XVe siècle les chanoines avaient chacun leur maîtresse. C’étaient les plus réglés. Les autres entretenaient des concubines et des petites filles sans nombre. Concubinas et adolescentulas quarum non est numerus.

Enfin, Jean Gerson, l’auteur probable de l’Imitation, a dit : « Les cloîtres habités par les chanoines réguliers sont comme des places publiques et des marchés ; les couvents de religieuses, des espèces de lieux de prostitution, quasi prostibula ; les églises cathédrales, des cavernes de brigands et