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Quinzième siècle.

de voleurs, speluncæ raptorum et latronum. Les images se sont tellement multipliées qu’elles entraînent le peuple à l’idolâtrie. »

Nous nous arrêtons : les citations seraient innombrables.

Le Concile de Pise s’ouvrit le 25 mars 1409. Les papes Benoît VIII et Grégoire XII furent déposés et on élut Alexandre V. Celui-ci étant mort le 3 mai 1410, Balthazar Cossa lui succéda sous le nom de Jean XXIII. Ce cardinal avait amassé d’immenses richesses par la piraterie. C’était un des plus grands scélérats de l’époque, usurier, voleur, simoniaque, débauché et assassin. Ses crimes se multiplièrent dès qu’il fut pape. Une bulle qu’il publia en 1413 convoqua un Concile général à Constance pour la fin de l’année suivante. Les archevêques, évêques, patriarches, abbés d’ordre et docteurs s’y rendirent en nombre considérable et firent leur entrée dans la ville, suivis de neuf cents courtisanes.

Le premier soin des Pères fut de déposer Jean XXIII, comme atteint et convaincu de crimes si infâmes, dit la sentence, qu’il était impossible de les nommer. Puis on jugea Jean Huss qui avait été arrêté dès son arrivée au Concile, malgré le sauf-conduit de l’empereur Sigismund.

Voici le résumé de la doctrine pour laquelle Jean Huss fut brûlé vif.

« L’Église n’est qu’un corps mystique dont Jésus-Christ est le chef et dont les prédestinés sont les seuls membres ; d’où l’inutilité des excommunications, ainsi que des papes et des évêques