Page:Leconte de Lisle - Histoire populaire du Christianisme, 1871.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
134
Histoire du Christianisme.

vérance et gloire ; mais qu’il a donné Jésus-Christ pour rédempteur commun à tout le monde, et à tous aussi les moyens suffisants pour être sauvés ; que l’élection de chacun n’a lieu que par la prescience divine de la foi et de la persévérance futures, ainsi que la réprobation en vue de la persévérance dans le mal ; que le prix payé par le Fils de Dieu est offert pour tous, et que nul n’est exclu du fruit de la Rédemption que par sa faute ; enfin que la grâce n’est pas irrésistible et que Dieu en offre une suffisante à tous ceux à qui l’Évangile est annoncé.

Les Gomaristes, au contraire, soutenaient que, par la chute d’Adam, le genre humain tout entier étant devenu une masse de perdition et de damnation, Dieu a résolu d’en tirer un certain nombre d’hommes et de les conduire par ses grâces au royaume éternel, pendant qu’il laisse les autres dans cette masse et leur refuse les grâces nécessaires pour se sauver. C’est la pure doctrine janséniste, comme nous le verrons.

Le pape Clément VIII mourut le 3 mars 1605. Paul V lui succéda.

En 1609, les princes protestants formèrent une confédération sous le nom d’Union évangélique dont l’électeur Palatin, Frédéric IV, fut le chef, et les princes catholiques en formèrent une autre qu’on nomma Ligue catholique où on admit le pape et le roi d’Espagne.

Le synode de Dordrecht, réuni le 13 novembre 1618, condamna la doctrine d’Arminius comme hérétique et impie. Les Arminiens furent privés de