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Histoire du Christianisme.

les révélations faites à l’Apôtre dans son ravissement au troisième ciel. Il y a tout lieu de croire que ce livre était l’œuvre d’un imposteur.

Peu après, un Arabe d’origine juive, nommé Helcésaï, soutint qu’on pouvait dissimuler sa foi et adorer les idoles, pourvu que le cœur n’y eût point de part. Cette doctrine fut mise en pratique, plus tard, par les Jésuites, en Chine. Helcésaï enseignait aussi que le Saint-Esprit était du sexe féminin, parce que le mot rouach, qui signifie esprit, est féminin en hébreu. Il ne faut avoir d’autre opinion à cet égard que celle de l’Église, bien qu’elle ne l’ait pas exprimée.

Le pape saint Évariste fut mis à mort, l’an 108, sous Trajan. Saint Alexandre lui succéda le 3 décembre de l’année suivante.

Papias, évêque de Hiérapolis en Phrygie, écrivit, vers cette époque, ses cinq livres de l’Exposition des discours du Seigneur. Il enseigna que les justes ressusciteraient et régneraient mille ans sur la terre avec Jésus-Christ. De là vint l’hérésie des Millénaristes. Le cardinal Baronius prétend que cette erreur était peu dangereuse. Nous le voulons bien ; cependant l’Église, qui avait cru au Millénarisme jusqu’au Ve siècle, le condamna depuis d’une façon définitive. Elle mit Papias au nombre des saints tout en rejetant ceux qui avaient eu foi en lui. Ce fut une juste compensation, car l’Église est toujours équitable.

Dans la dixième année du IIe siècle, Basilide d’Alexandrie dogmatisa en Égypte. Il donna à ses disciples le nom de Gnostiques, c’est-à-dire intel-