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Histoire du Christianisme.

montre plus en public que sur un char, magnifiquement vêtu, et ses repas somptueux l’emportent sur les tables des rois. Eorum convivia regales superant mensas.

Par suite de brigues opposées, le prêtre Damase et le diacre Ursicinus furent élus et ordonnés simultanément.

Les deux partis en vinrent aux mains sur les places et dans les Églises. On releva en un seul jour cent trente-sept cadavres dans la Basilique Sicinienne qui fut réduite en cendres. La victoire étant restée aux partisans de Damase, les historiens ecclésiastiques ont décidé que l’élection de celui-ci était seule canonique et légitime. Maximien, préfet de Rome, voyant la bataille terminée, fit mourir avec impartialité, de part et d’autre, ceux qui avaient pris une part trop vive à l’affaire, prêtres ou séculiers.

En 368, sous Valentinien, il y eut un Concile à Laodicée en Phrygie. Les canons de ce Concile nous donnent quelques détails intéressants sur les mœurs et les croyances du temps. Le trente-sixième prohibe, pour les prêtres et les clercs, l’étude de la magie et des mathématiques ; un autre défend de prier les Anges au lieu de Jésus-Christ. Enfin, le soixantième dresse la liste des livres de l’Ancien et du Nouveau Testament qu’on doit seuls considérer comme sacrés. Or, on n’y trouve ni Judith, ni Tobie, ni la Sagesse, ni l’Ecclésiastique, ni les Macchabées, ni l’Apocalypse.

Un édit de Valens, Empereur d’Orient, soumit tous les moines au service militaire, en 376. Il y