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Sixième siècle.

Goths plus civilisés et plus doux. Ainsi, en 501, le roi Théodorik apaisa, en réunissant un Concile catholique, la querelle qui s’était élevée entre le pape Symmaque et son concurrent le diacre Laurent. Le dogme consubstantialiste fut enseigné et professé ouvertement, et les conquérants n’intervinrent que pour pacifier les troubles qu’excitait l’ambition des évêques, mais sans jamais attenter à leur liberté de conscience.

Les Catholiques reconnaissants citent même comme un très-beau trait de Théodorik l’atrocité abominable que voici : le roi Goth avait en très-grande amitié un jeune diacre consubstantialiste qui, pour plaire à son maître, embrassa l’Arianisme ; mais Théodorik, Arien très-convaincu cependant, lui coupa la tête de ses propres mains, sous prétexte qu’un homme infidèle à ce qu’il croyait être son Dieu ne pouvait être fidèle à son ami.

En 503, un Concile réuni à Rome par Symmaque décida pour la première fois, sur la proposition du diacre Ennodius, que le Saint-Siège rend impeccables ceux qui y montent et qui sont ainsi prédestinés à devenir saints.

En 507, le Frank catholique Khlodowig conquit l’Aquitaine sur Alarik, afin, disent les historiens ecclésiastiques, de détruire l’Arianisme dans les Gaules. Il est plus probable que le désir du pillage fut la cause première de l’expédition ; mais les évêques Gaulois mettaient à juste titre les intérêts de la foi bien au-dessus des scrupules ordinaires, et ils sanctifiaient ainsi la ruse, l’iniquité et la violence, puisque les convoitises des Barbares ai-