Page:Leconte de Lisle - Poèmes barbares.djvu/228

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Autrefois, quand l’essaim fougueux des premiers rêves
Sortait en tourbillons de mon cœur transporté ;
Quand je restais couché sur le sable des grèves,
La face vers le ciel et vers la liberté ;

Quand, chargé du parfum des hautes solitudes,
Le vent frais de la nuit passait dans l’air dormant,
Tandis qu’avec lenteur, versant ses flots moins rudes,
La mer calme grondait mélancoliquement ;

Quand les astres muets, entrelaçant leurs flammes,
Et toujours jaillissant de l’espace sans fin,
Comme une grêle d’or pétillaient sur les lames
Ou remontaient nager dans l’océan divin ;