Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/138

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II.


Dans ma robe aux longs plis, humble vierge voilée,
Les bras en croix, je viens du mystique Orient.
J’ai fleuri sur ton sable, ô lac de Galilée !
Sous les larmes d’un dieu je suis née en priant.



I.


Sur mon front plein d’ivresse éclate un divin rire,
Un trouble rayonnant s’épanche de mes yeux ;
Ton miel, ô volupté, sur mes lèvres respire,
Et ta flamme a doré mon corps harmonieux.



II.


La tristesse pieuse où s’écoule ma vie
Est comme une ombre douce aux cœurs déjà blessés ;
Quand vers l’Époux divin vole l’âme ravie,
J’allège pour le ciel le poids des jours passés.