Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/140

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II.


Les roses de Sâron, le muguet des collines
N’ont jamais de mon front couronné la pâleur ;
Mais j’ai la tige d’or et les odeurs divines
Et le mystique éclat de l’éternelle fleur.



I.


Plus belle qu’Artémis aux forêts d’Ortygie,
Rejetant le cothurne en dansant dénoué,
Sur les monts florissants de la sainte Phrygie
J’ai bu les vins sacrés en chantant Évohé !



II.


Un Esprit lumineux m’a saluée en reine ;
Pâle comme le lis à l’abri du soleil,
Je parfume les cœurs, et la vierge sereine
Se voile de mon ombre à l’heure du sommeil.