Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/201

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Finissent, et font place aux banquets de Vénus ;
L’olivier cher aux dieux ceint les fronts héroïques ;
Et tous, avec des chants, vers les remparts lyriques,
Reviennent à grand bruit, comme des flots nombreux,
Par les plaines, les monts et les chemins poudreux.
Leur rumeur les devance, et, du berceau d’Alcide,
Jette un écho sonore aux monts de la Phocide.
Mille agiles coursiers, impatients du frein,
Liés aux chars roulant sur les axes d’airain,
Superbes, contenus dans leur fougue domptée,
Rongent le mors blanchi d’une écume argentée.
Qu’ils sont beaux, asservis, mais fiers sous l’aiguillon,
Et creusant dans la poudre un palpitant sillon !
Les uns, aux crins touffus, aux naseaux intrépides,
De l’amoureux Alphée ont bu les eaux rapides.
Ceux-ci remplis encor de sauvages élans,