Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/351

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Tu montes, ô guerrier, par bonds victorieux ;
Tu roules comme un fleuve, ô roi, source de l’Être !
Le visible infini que ta splendeur pénètre,
En houles de lumière ardemment agité
Palpite de ta force et de ta majesté.
Dans l’air flambant, immense, oh ! que ta route est belle
Pour arriver au seuil de la nuit éternelle !
Quand ton char tombe et roule au bas du firmament,
Que l’horizon sublime ondule largement !
Adieu Sourya. Ton corps lumineux vers l’eau noire
S’incline, revêtu d’une robe de gloire ;
L’abîme te salue et s’ouvre devant toi :
Descends sur le profond rivage et dors, ô roi !

Ta demeure est au bord des océans antiques,
Sourya ! Les grandes eaux lavent tes pieds mystiques.