Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/381

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Les urnes de l’autel, qui fument d’encens pleines,
Ont de moins doux parfums que tes vives haleines ;
Tes fleuves sont pareils aux pythons lumineux
Qui sur les palmiers verts enroulent leurs beaux nœuds ;
Ils glissent au détour de tes belles collines
En guirlandes d’argent, d’azur, de perles fines ;
Tes étangs de saphir, où croissent les lotus,
Luisent dans tes vallons d’un éclair revêtus ;
Une rouge vapeur à ton épaule ondoie
Comme un manteau de pourpre où le couchant flamboie.
Mille fleurs, sur ton sein, plus brillantes encor,
Au vent voluptueux livrent leurs tiges d’or,
Berçant dans leur calice, où le miel étincelle,
Mille oiseaux dont la plume en diamants ruisselle.
Kaîlasa, Kaîlasa ! soit que nos pieds hardis
Atteignent la hauteur pure où tu resplendis ;