Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/382

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Soit que le souffle humain manquant à nos poitrines
Nous retombions morts sur tes larges racines ;
Ô merveille du monde, ô demeure des dieux,
Du visible univers monarque radieux,
Sois béni ! Ta beauté, dans nos cœurs honorée,
Fatiguera du temps l’éternelle durée.
Salut, route du ciel que vont fouler nos pas ;
Dans la vie ou la mort nous ne t’oublierons pas.

Ayant chanté le mont Kaîlasa, les Brahmanes
Se baignèrent trois fois dans les eaux diaphanes.
Ainsi purifiés des souillures du corps,
Ils gravirent le mont, plus sages et plus forts.
Les aurores naissaient, et, semblables aux roses,
S’effeuillaient aux soleils qui brûlent toutes choses ;
Et les soleils voilaient leur flamme, et, tour à tour,