Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
25

Daigne m’apprendre, ô marbre à qui l’amour me lie,
Comme il faut que je vive, ou plutôt que j’oublie !



IV


Ô nymphe ! s’il est vrai qu’Éros, le jeune archer,
Ait su d’un trait doré te suivre et te toucher ;
S’il est vrai que des pleurs, blanche fille de l’onde,
Étincellent pour moi dans ta paupière blonde ;
Que nul dieu de la mer n’est ton amant heureux,
Que mon image flotte en ton rêve amoureux,
Et que moi seul enfin je flétrisse ta joue ;
Je te plains ! Mais Éros de notre cœur se joue,
Et le trait qui perça ton beau sein, ô Glaucé,
Sans même m’effleurer dans les airs a glissé.
Je te plains. Ne crois pas, ô ma pâle déesse,