Page:Leconte de Lisle - Poëmes antiques, 1852.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Courbez, ô monts d’Hellas, vos prophétiques crêtes.
Lauriers aux larges fleurs, platanes, verts roseaux,
Cachez au monde entier, de vos ombres discrètes,
Le cygne éblouissant qui flotte sur les eaux.

L’onde, dans sa fraîcheur, le caresse et l’assiège,
Et sur son corps sacré roule en perles d’argent ;
Le vent souffle, embaumé, dans ses ailes de neige :
Calme et superbe, il vogue et rayonne en nageant.

Vierges, qui vous jouez sur les mousses prochaines,
Craignez les flèches d’or que l’Archer Délien
Darde, victorieux, sous les rameaux des chênes ;
Des robes aux longs plis détachez le lien.