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Parmi les blocs épars de l’orient torride ;
Plus bas que l’herbe vile et la poussière aride ;
Et pour l’éternité, sous l’eau vive des cieux,
Le bon grain germera dans le fumier des dieux.
Maintenant, es-tu prêt à mourir, Roi du Pôle ?
As-tu noué ta robe autour de ton épaule,
Chanté ton chant suprême au monde, et dit adieu
À ce soleil qui voit le dernier jour d’un dieu ?


LE RUNOÏA.



Ô neiges, qui tombez du ciel inépuisable,
Houles des hautes mers qui blanchissez le sable,
Vents qui tourbillonnez sur les caps, dans les bois,
Et qui multipliez en lamentables voix,
Par delà l’horizon des steppes infinies,