Aller au contenu

Page:Leconte de Lisle - Poëmes et Poésies, 1855.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
28

— Me voici, me voici, mon bien-aimé ! j’accours.
Depuis hier, ami, j’ai compté mille jours !
Jamais contre mes vœux l’heure ne fut plus lente.
Mais à peine ai-je vu, de sa lueur tremblante,
Une étoile argenter l’azur du ciel profond.
J’ai délaissé ma natte et notre enclos d’un bond !
L’antilope aux jarrets légers courrait moins vite.
Mais ton visage est triste, et ton regard m’évite !
Tu pleures ! Est-ce moi qui fais couler tes pleurs ?
Réponds-moi ; mes baisers guériront tes douleurs.
Parle, pourquoi pleurer ? souviens-toi que je t’aime
Plus que mon père et plus que ma mère elle-même !


Et de ses beaux bras nus elle fit doucement
Un tiède collier d’ambre au cou de son amant,