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Page:Leconte de Lisle - Poëmes et Poésies, 1855.djvu/79

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Les hommes au sang pur, au corps blanc, aux yeux fiers,
Qui vivent sur les monts et sur le bord des mers,
Et tendent l’arc guerrier avec des mains robustes ;
Et la race au front noir, maudite des dieux justes,
Dévouée aux Rakças et qui hante les bois ;
Tous pour le sacrifice accourent à la fois,
Et font monter au ciel, d’une voix éclatante,
Les clameurs de la joie et d’une longue attente.

Les cymbales de cuivre et la conque aux bruits sourds,
Et la vîna perçante et les rauques tambours
Vibrant, grondant, sifflant, résonnent dans la plaine,
Et les peuples muets retiennent leur haleine.
C’est l’heure. Le Brahmane élève au ciel les bras,
Et la victime offerte avance pas à pas.