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premières poésies



XXXIX


Rennes, septembre 1839.


Je viens de faire, mon cher Ami, une absence de quinze jours employée à visiter un ancien camarade qui, de mauvais sujet qu’il était autrefois et de littérateur qu’il était dernièrement, est devenu notaire à Ériac, gros bourg situé à sept ou huit lieues de Dinan, dans les environs de Broons. À mon retour, qui a eu lieu hier soir, votre lettre m’a été remise.

Vos vers sont bien touchants, mon Ami. Ils ont reporté ma pensée vers l’île éloignée où j’ai vu ma mère, et je vous sais gré des larmes dont ils ont rempli mes yeux, car, après tout, le souvenir est une bien douce chose.

M. Gosselin m’a répondu très poliment