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premières poésies
XLI
LÉLIA DANS LA SOLITUDE[1]
Solitudes des nuits, temples de la pensée,
Des astres de la nue éclat mystérieux,
Vous êtes beaux et doux pour notre âme oppressée,
Lorsque le calme immense enveloppe les cieux ;
Vous êtes beaux et doux, sommeil des monts sublimes,
Anges qui, dans l’azur, ouvrez vos yeux brûlants,
Vieux aigles dont les nids penchent sur les abîmes,
Noirs monarques des glaciers blancs !…
Mais, plus belle et plus douce, ô splendeurs, une femme
Mêle à vos feux lointains les splendeurs de son âme,
Et dominant vos fronts de son front radieux,
Élève loin de vous un vol audacieux.
Lélia, voici l’heure où l’ombre solitaire
Met sur la neige bleue un reflet plus austère :
- ↑ Cette pièce est-elle antérieure ou postérieure à celle qui précède ? Nous l’ignorons. Il y en a deux versions ; nous donnons ici la seconde.