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PREMIÈRES POÉSIES ET LETTRES INTIMES
I
Rennes, janvier 1838[1].
« Ô mes songes dorés ! »
Schiller.
Mélodieuses voix qui chantiez mon aurore,
Extase, amour, génie, ô mes rêves perdus,
Ô mes rêves si doux, reviendrez-vous encore ?
Essaims éblouissants, qu’êtes-vous devenus ?…
Qu’êtes-vous devenus, parfums de ma jeunesse,
Qui jetiez sur ma vie une éclatante ivresse,
Ô rayons de mon âme, élans impérieux,
Qui, sur vos ailes d’or, m’emportiez dans les cieux ?…
Oh ! vous n’êtes donc plus, émotions berçantes,
Charmes intérieurs, promesses ravissantes,
Qui me faisiez, devant un avenir si doux,
- ↑ Le début de cette lettre n’a pas été retrouvé. Il y était parlé d’une visite de Frédéric Robiou de la Tréhonnais à Leconte de Lisle.