Page:Lectures romanesques, No 135, 1907.djvu/19

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rait-il jamais ? Est-ce qu’on sortait de la Bastille ! Et en admettant même qu’un miracle le tirât de la sombre forteresse après de longues années, retrouverait-il Loïse ?

Et quel pouvait être ce danger qui l’avait menacée au point qu’elle avait appelé à son secours un homme qu’elle connaissait à peine de vue ?

Ce fut au duc d’Anjou que Pardaillan songea.

Sans doute le duc et ses acolytes étaient revenus de bon matin. Ou peut-être même ne s’étaient-ils pas éloignés…

Avec un immense désespoir, Pardaillan se dit que s’il avait passé la nuit dans la rue comme il en avait eu un instant la pensée, non seulement il se fût trouvé là pour protéger Loïse, mais encore il n’eût pas été arrêté !

À cette pensée, à la pensée que Loïse était maintenant au pouvoir du duc d’Anjou, il se mordit les poings et éclata en sanglots.