Page:Lectures romanesques, No 142, 1907.djvu/17

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Mais en somme, ce bonheur n’est un secret que parce que je ne veux pas le dire à ceux qui m’entourent ici… non que je me méfie… mais j’ai peur de n’être pas compris.

— Et vous croyez que je vous comprendrai, moi ? fit Pardaillan avec un sourire.

— J’en suis sûr. Enfin, voici : je suis amoureux.

Pardaillan poussa un soupir.

— Amoureux depuis près d’un an, continua Déodat. Mais amoureux au point que j’ai donné mon cœur tout entier et pour toujours, tenez, amoureux comme vous le seriez vous-même…

— Ah ! fit le chevalier.

— C’est-à-dire que pour moi, plus rien n’existe en dehors de celle que j’aime. Elle est devenue mon univers. S’il me fallait renoncer à elle, j’en deviendrais fou… et si j’apprenais un jour qu’elle m’a trahi…

— Eh bien ?…

— Eh bien, j’en mourrais, dit le comte avec une simplicité grave. Or, voici où