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Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/238

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C’est elle qui créait la richesse des cieux,
Et mon brûlant amour la baisait sur ses yeux ;
Elle tue aujourd’hui, cette affreuse opulence,
Qui ne m’offre plus rien, plus rien que son silence ;
Quand elle m’y suivait, la terre était à moi ;
J’ajoutais à ses dons, j’étais dieu, j’étais roi !
Que suis-je maintenant ? Un fantôme qui pleure,
Et qui dit au soleil : Tu ne marques qu’une heure.
Puis d’ailleurs où sont-ils, ces merveilleux trésors,
Qui venaient sur mon luth se traduire en accords ?
Des ailes du printemps la poussière émaillée
A beau, dans les vallons, fleurir éparpillée,
Mon ombre, en y passant, consume les gazons.
Mes chagrins sans ressource ont changé les saisons,
Et comme un crêpe en deuil, jeté sur sa parure,
Un reflet de ma vie a fané la nature.

Toi qui veux, Maria, que je la chante encor,
Ordonne à quelque esprit, dont tu guides l’essor,