Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/290

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J’écoute et n’attends plus l’approche de tes pas :
Maintenant, je te cherche, et je ne te vois pas.

Entre deux mois d’automne, ô Dieu, que de distance !
Depuis que nous quittant aux portes de la France,
Nous sommes revenus, en cachant nos détours,
De nos sorts divisés recommencer le cours,
Chaque instant nous sépare, aucun ne nous rassemble.
Nos sentiers désunis ne courent plus ensemble,
L’hiver a desséché l’herbe qui les mêlait :
Fallait-il donc trouver ce ravage incomplet,
Et prenant à mes yeux l’oubli pour de la force,
Elargir de tes mains l’abîme du divorce ?
Moi seul de nos sermens aujourd’hui me souviens :
Les miens vivent toujours, mais qu’as-tu fait des tiens ?
Quand au pied du Mont-Blanc j’ai reçu ta promesse,
J’ai cru que ce témoin, garant de ta tendresse,
Lui prétait une part de son éternité ;
Mais il n’a garanti que ta fragilité,