Et comme le soleil, dont sa cime étincelle,
Fond l’argent cotonneux de sa neige nouvelle,
Le souffle des plaisirs a bien vite emporté
Le mensonge brillant de ta fidélité.
Fière, pour mon malheur, du hasard d’être belle,
Tu poursuis maintenant le monde qui t’appelle.
Quand je n’ai plus de toi que des rêves menteurs,
Toi tu passes ta vie à voir d’adroits flatteurs
Essayer à tes pieds leur offrande d’hommage ;
Ils n’ont pas mon amour, mais ils ont mon langage.
Le mien qu’on n’entend plus, domine-t-il le leur ?
On n’a pas tant d’orgueil, quand on meurt de douleur.
Inquiète autrefois de la plus courte absence,
Tu vivais de m’attendre, et ton impatience,
Dans le moindre retard, présageait un péril.
Ton âme maintenant souscrit mieux à l’exil,
Et sans la partager, lasse de ma détresse,
Ta riante froideur conseille à ma tristesse,
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