Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/44

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Que j’ai senti de fois, aux murs de Sainte-Claire
Mes pleurs ressusciter son sacre cinéraire !
Un autre vous dira ses songes enchantés,
Ces jours tissus d’extase et de félicités,
Où fuyant de son nom le splendide esclavage,
Et l’exil populeux de ses palais du Tage,
Don Pèdre, oubliant tout, pour se sentir aimé,
Allait chercher d’Inez le séjour embaumé,
Et sous le toit de fleurs, qui cachait sa maîtresse,
Respirer des parfums moins purs qu’une caresse.
Comment peindre un bonheur qu’on n’a jamais goûté ?
Mais il se réfléchit dans sa fidélité,
Dans l’implacable deuil dont il couvrit ses armes.
Quel terrible miroir que quarante ans de larmes !

Quand bercé dans la pourpre, on doit y résider :
Quand jusques à l’amour on peut tout commander,
Et qu’on ne daigne pas abdiquer son silence :
Quand des jeux d’une cour négligeant l’opulence,