Page:Lefèvre-Deumier - Confidences, 1833.djvu/43

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Trouvez-moi quelque part, dans vos fastes glacés,
Dans ces livres adroits, pour les femmes tracés,
Qui donnent au mensonge un faux air de l’histoire,
Où le dard du chagrin, rivé dans la mémoire,
Vous fait pompeusement mourir de vos douleurs ;
Trouvez-moi, s’il se peut, dans vos trésors de pleurs,
Un portrait féminin, un plus touchant modèle,
D’amour sans avenir, et cependant fidèle,
Que celui de don Pèdre après la mort d’Inez.
Les Romans n’osent pas inventer ces regrets.



Avez-vous quelquefois, Maria, dans vos rêves,
Des eaux de Mondégo, foulé les vertes grèves,
Et le cœur attristé des maux que je connais,
Relevé sur ces bords la cabane d’Inez ?
Moij que de fois, errant dans les fraîches vallées,
Où de son sang, dit-on, les fleurs naissent mouillées,
J’ai cru revoir son ombre attendre au rendez-vous
L’enthousiasme absent de son sublime époux !