Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/193

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On entendait alors, comme autant de conquêtes,
Les clairons amollis chanter les jours de fêtes ;
Et Gérés, négligeant les utiles moissons,
Laissait le blé mourir sous l’éclat des buissons.
Où sont, Reine éphémère, et ta cour nonchalante,
Et tes adorateurs, dont la robe indolente
Balayait à plis d’or le pavé des saints lieux,
Quand ce temple oublié, que négligent les cieux,
Fumant de tous les dons que prodigue l’Asie,
Dans ce luxe embaumé te portait l’ambroisie ?
Le lierre usurpateur couvre de ses festons
Tes attributs sculptés sur les riches frontons,
Et du marbre entr’ouvert insultant les ruines,
L’impur serpent s’y glisse à travers les épines.
Les siècles ont vidé ces sépulcres" pieux
Où les morts se cachaient à l’ombre de leurs dieux ;
Les ossements de l’homme ont fui les mausolées,
Et l’œil en parcourant ces lugubres vallées,
Ne rencontre partout que débris ou tombeaux,
D’un monde disparu gigantesques lambeaux.