Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Cependant tout est prêt. Déjà sous le château
Les pieux serviteurs ont ouvert le caveau
Où l’on déposera la jeune trépassée.
De l’église déjà la cloche est balancée ;
Déjà sur les gradins élevés dans le chœur
Des flambeaux consacrés s’aligne la longueur ;
Et les prêtres déjà, d’une voix solennelle,
Chantent du requiem la parole éternelle.
Tout à coup un cri part, qui, d’arceaux en arceaux,
Vient de la basilique éveiller les échos,
Interrompt le clergé dans ses cérémonies,
Et fait cesser des morts les sombres litanies.
On dit que, secourus par les pleurs de l’amour,
Les yeux ternis d’Elfride ont retrouvé le jour.
Chacun veut la revoir. Sur son linceuil assise,
Elfride soulevait sa paupière indécise ;
Penché sur elle, Irner, sans oser respirer,
Ecoutait son haleine, et craignait d’espérer.
Telle, avant que le fils de la Vierge féconde
Donnât son sang terrestre à l’avenir du monde,