Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/135

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Mais peut-être qu’un jour, de propices vaisseaux
Viendront nous enrichir de ces trésors nouveaux.
Semblables à ces fleurs, à ces eaux ignorées,
Dans l’ombre il existait des pages inspirées ;
Et soudain les écrits qu’avaient dictés les dieux
Se sont, pour nous ravir, révélés à nos yeux.
Je rends grâce, Chénier, à la main salutaire,
Qui, d’un talent secret soulevant le mystère,
Rend à la gloire un nom qu’elle avait entendu ;
Mais que depuis long-temps elle croyait perdu.
Je veux unir ma voix à cette voix aimée
Qui fit parler enfin ta lente renommée ;
Daigne comme les siens accueillir mes accens,
Du plus obscur mortel les dieux aiment l’encens.
Ton génie a séduit les cordes de ma lyre,
Tes beaux vers m’ont rendu la source du délire ;
Et je crois respirer, tout plein de leur vertu,
Dans le parfum qu’ils ont celui qu’ils auraient eu.
Que te servit, hélas ! d’être le fils d’Homère,
D’avoir eu comme lui Mnémosyne pour mère ;