Page:Lefèvre-Deumier - Le Parricide, 1823.djvu/93

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Mais il ne s’éteint point au foyer qu’il éveille ;
Et ceux dont l’existence autrefois fut pareille,
Vont, sans se séparer, suivre un autre chemin,
Ainsi naissent parfois dans le même jardin
Deux rosiers, que n’a point visités la culture ;
La greffe se prépare à changer leur nature :
L’un renaît embelli du parfum de ses fleurs ;
L’autre aussi de la greffe a souffert les douleurs,
Mais il accuse un art pour lui seul sans prodige,
Et sous la même écorce il sent mourir sa tige.
L’enfant qui sur ses pieds commence à se mouvoir,
En apprend jour à jour l’usage et le pouvoir ;
Eudoxe apprit ainsi comment à la lumière,
Il fallait par degrés confier sa paupière.
Un bandeau la retient, et c’est avec lenteur
Qu’il en voit s’éclaircir le tissu protecteur.
Lorsqu’on lui découvrit la clarté toute nue,
Sa maîtresse était là pour être reconnue ;
Mais il chercha sa mère et tomba dans ses bras,
Et l’aveugle lui dit : Tu ne me vois donc pas ?