Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/111

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Pour donner aux humains un avant-goùt des eieux ? Voir ses œuvres pourtant, c’est le comprendre mieux.
Dans ce pays, si beau qu’on ne peut le décrire,
Qui défie à la fois la palette et la lyre,
Dont on ne sort jamais sans jurer d’y rentrer,
Dans l’Helvétie enfin, où l’on vit d’admirer,
Où l’âme curieuse entre les cils réside,
On ne peut concevoir que le ciel homicide
Ait placé des mortels, dont les yeux sans éclairs
Sont éteints, et souvent ne se sont pas ouverts :
Il s’en trouve pourtant : et ces riches contrées
Ne sont pas du malheur tout à fait ignorées ;
J’en sais plus d’un exemple et d’une histoire aussi,
Une histoire surtout bien triste : la voici !

RÉCIT.
Dans la Suisse allemande, au sein d’une vallée,
La plus belle peut-être où l’âme soit allée,
Non loin de Lauterbrùnn et des sapins d’HassIy,
Sous ces pics, dont le front, par les hivers poli,
Résiste à la chaleur du jour et de la foudre,
Où des trombes d’écume, où l’avalanche en poudre