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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/165

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Habile à recueillir, et prompt à comparer,
Il cherche, en les semant, à les régénérer.
De la création il conçoit l’harmonie,
Et tente d’en noter les secrets : son génie
Rassemble les secours par l’esprit amassés,
En groupe les trésors, jusqu’à lui dispersés,
Et, marchant à leur tête au but qu’il imagine,
Nous donne, pour des faits, les rêves qu’il combine.
Il avait inventé l’art de traduire aux yeux
La surface du globe et les zones des cieux :
Il veut aller plus loin, et l’orgueilleux augure
Se charge effrontément d’expliquer la nature.
Il l’assiège, en tout sens, de ses yeux résolus…
Et l’homme, qu’il instruit, compte une erreur deplus.
Agent mystérieux de la cause première,
D’un principe de vie il dote la matière,
Et la voit, d’elle-même, et par ses seuls efforts,
En les mettant au jour, organiser les corps.
De la fécondité source toujours nouvelle,
C’est l’eau, qui, de ce monde, est l’âme universelle.
Par sa base flottante au néant emporté,
Ce système périt, aussitôt qu’enfanté :
Et, quelque égard qu’on doive aux études d’un sage,
On ne se souvient plus même de son passage.