Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/166

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IX.
L’esprit humain pourtant, par Thaïes agité,
Sous son impulsion, tente l’immensité.
Chaque jour amenant avec lui sa réforme,
La terre, sans changer, chaque jour se transforme :
Cent théoristes \ains, l’un par l’autre banni,
S’élèvent : chacun veut définir l’infini.
Tout est lui, tout en vient, y rentre, et s’en dégage :
L’homme n’est qu’un fantôme, et le monde un mirage :
Par un souffle commun tout s’avance pressé :
Aucun être n’agit, et tout être est poussé.
De la création troublant les phénomènes,
L’eau, la terre, le feu, s’en disputent les rênes.
Le sceptre universel passe de mains en mains :
Et les vieux éléments, tour à tour souverains,
Finissant par s’unir au lieu de se combattre,
Sur le trône de Dieu s’installent tous les quatre.

X.
D’Anaxagore enfin l’œil instruit et puissant
Jette, sur l’univers, un regard plus perçant.
Sous les voiles, tissus par l’esprit de système,
L’astronome entrevoit une eause suprême,