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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/197

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Quoi ! tu prétends, Mercure, aimer la liberté :
Et tu veux, sans pitié, tu veux qu’on désespère
De jamais s’amuser autrement que son père !
Faut-il, dès qu^un quidam écrit correctement,
De sou chef-d’œuvre éteint subir l’amusement,
Et, laissant là d’Hugo la chaleur pindarique,
Savourer Jean-Baptiste el, sa glace lyrique !
Quand je crois, dansThompson, voir vivre les saisons,
S’éveiller les ruisseaux, s’animer les gazons,
Dois-je, à travers Rosset, et son agriculture,
Aller, dans Saint-Lambert, voir dormir la nature ?
Les peuples de ce siècle ont secoué leurs fers ;
Mais c’est un peuple aussi, que ceux qui font des vers !
Combien de temps encor faudra-t-il qu’il radote ?

MERCURE.
Aristote, Aristote, et jamais qu’Aristote !

LE SIÈCLE.
Les sciences, du moins

MERCURE.
Mille et mille regrets ! Mais c’est aux anciens seuls qu’on en doit les progrès. Si, montés sur leur dos, vous voyez plus d’espace, C’est à ce piédestal qu’il faut en rendre grâce. Qu’àvez-vous fait, d’ailleurs, de si prodigieux ? Vous avez, sur leur trône, insulté tous les dieux…

LE SIÈCLE.
Ingrat ! notre physique encor te déifie :
Au lieu do te proscrire, elle te modifie.