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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/205

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Ceux de Rome et d’Athène, à nos travaux mêlés,
Désertaient, pour nos toits, leurs palais étoiles :
D’un olympe véreux sordide populace,
Ces faux maîtres du globe y prenaient notre place.
Eh ! qu’y venaient-ils faire ? Ils venaient partager
Une gloire, un plaisir, rarement un danger.
Pas un seul de ces dieux ne valait ses images :
Au lieu de notre amour, ils avaient nos hommages.
Sous notre chair qui souffre accourant s’enfermer,
Le Dieu seul des chrétiens vint pour se faire aimer.
Victime volontaire, à nos maux asservie,
Sur un sentier d’outrage il traverse la vie :
Et sous ce lourd fardeau jaloux de se ployer,
Pour mieux briser nos fers, il veut les essayer.

VII.
Trahi, persécuté, vendu pour une aumône,
Roi de dérision, saignant sous sa couronne,
La faim, la soif, les pleurs, la prière, lu mort,
Il connaît tout de l’homme… excepté le remordi
Que lui faut-il aussi pour rançon de nos crimes ?
Le repentir du cœur lui tient lieu de victimes :
Et quand il faut juger, moins sévère que bon,
Comme il eut une mère, il fait grâce en son nom.
De peur de nous quitter, l’infatigable hostie
Se multiplie en nous par son eucharistie,