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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/248

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Où doit dormir des vers la froide fiancée :
Du service déjà la cloche balancée
Semble imiter dans l’air, où sa langueur se plaint,
Les battements confus du cœur, quand il s’éteint :
De l’église, fidèle à toutes nos épreuves,
Les colonnes de marbre ont leurs robes de veuves :
Déjà sur les gradins, élevés dans le chœur,
Des cierges pénitents s’aligne la longueur,
Et les prêtres, assis dans les stalles du dôme,
Chantent du Libéra le lamentable psaume.
Tout à coup un cri part, qui, d’arceaux en arceaux
Vient de la basilique étonner les échos,
Interrompt le clergé dans ses cérémonies,
Et fait taire au lutrin le deuil des litanies.
On dit que, secourus par des pleurs encor chers,
Les yeux fermés d’Hilmide au jour se sont rouverts
Qu’elle vit, ou plutôt qu’elle est ressuscitée.
Des pieux desservants la main précipitée
Dégage, du drap noir, la croix du Labarum :
Au lieu d’un Requiem, il faut un Te Deum.

IX.
La foule des vassaux, qui remplissaient l’enceinte,
Pour voir passer la morte et lui jeter l’eau sainte.
Se disperse. Soit doute, ou curiosité,
Au-devant du miracle on court de tout côté :