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SUR

LA MORT D’UN GRAND HOMME.

FRAGMENT.

Si, de ses flèches d’or un jour déshérité,
Le soleil dans les cieux se traînait sans clarté,
Et, d’un monde vassal monarque tributaire,
Infligeait, refroidi, sa vieillesse à la terre ;
Que ceux qui l’auraient vu, sous de chauds horizons,
Sur son trône roulant parcourir les saisons,
Raconteraient de fois, dans leurs frileuses veilles,
Des temps évanouis les brûlantes merveilles !
Le soleil, rallumé, vivrait dans leurs discours :
En parlant de ses feux ils lui rendraient son cours,
Et jamais, dans l’espace où circulait sa gloire,
Il n’aurait tant brillé qu’au fond de leur mémoire.
Ce qui se passerait dans ces siècles chagrins,
Se passe tous les jours chez nos contemporains,