Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/294

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Je n’ai jamais d’ailleurs eu foi dans les louanges :
Ou passés ou futurs, je ne crois point aux anges.
À gonfler notre éloge on a beau s’essouffler :
Parler de nos splendeurs, c’est déjà les siffler.

II.
Qu’est-ce que cet éclat, qu’on nous vante sans cesse ?
Un pâle feu follet dans une nuit épaisse.
Que j’en ai vu passer de ces feux éclatants,
Qui voulaient envahir les ténèbres du temps,
Et qui n’ont éclairé que les six pieds de terre,
Où le fumier d’un sot vaut celui de Voltaire !
Gloire, qu’il est mesquin, ton immortel flambeau !
Il n’est rien de réel ici que le tombeau.
Quelquegrand qu’on s’y couche, on y tient peu deplace !
Plus ou moins de mensonge en décore la face ;
Mais c’est un livre hébreu, qu’il faut lire à l’envers :
Le dessous est le même, on n’y voit que des vers.
Vieille histoire, que l’homme a vainement écrite,
Qui, toujours publiée, est toujours inédite !

III.
Que d’instabilité, même au sein du repos !
Les cercueils décrépits gardent mal leurs dépôts,