Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/358

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Sont, de mon ame ardente, un écho lumineux :
Et nos destins, liés par d’invisibles nœuds,
Tout séparés qu’ils sont, ont l’air de se confondre.
Vous voulez inspirer l’amour, sans y répondre :
Et moi le recevoir, sans vous en affliger ;
Si ce n’est pas s’unir, c’est au moins partager.

J’ai beau le resserrer, notre hymen est sans force.
Je ne sais si le ciel me condamne au divorce ;
Mais, hélas ! j’en ai peur. Moi qui n’ai, jusqu’ici,
Jamais vu de soleil, qui ne fût obscurci :
Qui, quelquefois aimé, mais connu de personne,
Ne sais rien du bonheur, que le nom qu’on lui donne :
Qui, tourmentant le sort sans y rien découvrir,
N’ai guère de talent que celui de souffrir,
Puis-je compter long-temps sur une étoile heureuse ?
Comme des cieux du nord la boussole amoureuse.
Mon âme, en se fixant, ne cesse de trembler.
L’avenir peut sans doute au présent ressembler :
Mais vous qui n’aimez pas, capricieuse idole,
Qui changez, chaque jour, de voile et d’auréole,
Et sur chacun des fronts, fiers de vous adorer,
Laissez tomber des mots, qui laissent espérer :
Vous, dont les yeux ingrats, mais baignés de tendresse,
Pour tous vos courtisans ont la même caresse :