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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/408

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Enfin, le cœur plus libre est aussi moins flottant,
Et quand on ne voit rien, on croit que rien n’entend
On se parle tout haut des rêves de sa vie :
Vous, Maria, quelle ombre avez-vous poursuivie ?



Du haut de la colline, où le jour l’a conduit,
Le voyageur regarde, en attendant la nuit,
De son chemin d’en bas serpenter le sillage :
Vous, qui n’êtes ici qu’un ange de passage,
Gravissant comme nous la montagne des ans,
Quoique votre âge encor n’ait pas monté long temps,
Voyez ce que vos pas ont parcouru d’espace.
Pour y semer des fleurs, en suivait-on la trace ?.
Dussiez-vous alarmer mon curieux effroi,
Où marchiez-voushier, quand vous marchiez sans-moi ?
Quand des pavots du soir le charme nous enivre,
N’est-ce pas là l’instant, où l’âme, qu’il délivre,
S’enquiert de ces chemins, plus perdus qu’oubliés,
Que le temps à mesure eflace sous nos piés ?
Reprenez, avec moi, vers votre jeune histoire,
Ces sentiers nuageux, où vague la mémoire :
Que de vos premiers ans contemporain jaloux,
J’en repeuple les jours, que j’ai passés sans vous !